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  • Pont de Régina, barrage militaire permanent, Guyane, 2015. <br />
<br />
Eldorado européen enclavé en Amazonie, la Guyane, avec son niveau de vie élevé, son système de couverture sociale et ses ressources naturelles, suscite l’intérêt des populations voisines. Dans un premier temps, la construction du centre spatial de Kourou a attiré une importante main d’œuvre clandestine et depuis le début des années 2000, l’envol du cours de l’or entraine un afflux massif de garimpeiros illégaux depuis le Suriname ou le Brésil. <br />
<br />
Le gouvernement français tente de réagir à cette perte de souveraineté nationale sur le territoire guyanais. Depuis 2002, les services de la police, des douanes, de la gendarmerie et de la légion sont associés dans des opérations coordonnées ; 350 militaires et 200 gendarmes sont aujourd’hui déployés sur les réseaux fluviaux ou en forêt pour démanteler les sites d’orpaillage illégaux. <br />
<br />
Depuis 2000, le préfet de Guyane prend une succession d’arrêtés décrétant l’établissement de postes fixes de gendarmerie aux fins de contrôles de police administrative. La prorogation répétée de l’arrêté institue la mise en place de barrages permanents et permet des contrôles d’identité systématiques. <br />
<br />
Depuis mars 2013, le barrage militaire permanent de Bélizon a été déplacé sur le pont de Régina, proche de la frontière brésilienne. Un second barrage est en fonction à Iracoubo, dans l’Ouest guyanais à proximité de la frontière Surinamaise. <br />
<br />
Les passeurs s’adaptent à cette nouvelle situation et s’organisent. Pour rejoindre Cayenne par la mer, la pirogue part dans la soirée d’Oiapoque sur la rive brésilienne et arrive sur le Mahury le lendemain soir, coût : 90 euros. Par la forêt, c’est un peu plus cher. Il faut compter 150 euros jusqu’à Cayenne, 200 euros pour Kourou et 250 euros pour Saint-Laurent. Les passeurs font monter les clandestins en voiture à Saint-Georges, les déposent quelques kilomètres avant le barrage de gendarmerie et les récupèrent juste après.
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  • Maroni, 2015.
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  • Camopi, février 2015.<br />
<br />
Les  chefs  coutumiers Teko et Wayãmpi de Camopi  attendent  la  visite  de madame la Ministre des Outre-mer.<br />
<br />
A la fin des années 20, la France cherche à créer une alternative à l’essoufflement de la production aurifère en développant l’intérieur guyanais. La loi coloniale de 1930 institue une nouvelle entité administrative, le « Territoire de l’Inini », avec le statut de « nation indépendante sous protectorat ». En 1946, la Guyane devient un département et son dernier gouverneur devenu Préfet décide d'implanter un poste administratif à Camopi sur l’Oyapock dans l'Est guyanais et un autre à Maripasoula, sur le Maroni dans l'Ouest. Dans les années 60, les populations Amérindiennes du haut-Oyapock sont incitées à se regrouper en gros villages pour faciliter les contacts avec l'administration. Les chefs reçoivent le titre de capitaine, ils sont intronisés officiellement lors de voyages à Cayenne. Camopi devient un bourg administratif artificiel, là ou une mission jésuite concentrait déjà les communautés amérindiennes de la région au XVIIIe siècle. <br />
<br />
En 1969, à l'occasion d'un nouveau découpage administratif, le « Territoire de l’Inini » est finalement intégré au département. Entre 1969 à 1987, se succèdent la création de la commune de Camopi, l’élection d’un maire, l’établissement chaotique d’un état civil, la participation aux élections locales, nationales et européennes, la sédentarisation de la population, l’envoi des enfants en pension au home religieux de Saint-Georges pour poursuivre leur scolarité au collège, l’octroi des Allocations Familiales et en 1987, celui du Revenu Minimum d’Insertion. Les Wayãmpi et les Teko sont devenus des citoyens français.<br />
<br />
En 2015, le mot d'ordre officiel est de rendre les populations autochtones maîtres de leur destin, dans le strict cadre de la République. Sur place, la réalité est moins reluisante.
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  • Grand-Santi, Maroni, juin 2015.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
<br />
Concession minière. Saint-Elie est un des plus anciens villages de l’intérieur guyanais, créé par l’orpaillage au XIXe siècle. Pratiquement déserté et très fortement enclavé, Saint-Élie a connu sa période de gloire avec la saga de l’orpaillage illégale au début des années 2000. Plusieurs centaines de clandestins Brésiliens s’y installent. Le bourg devient hors de contrôle. En 2008, l’opération Harpie menée par les Forces Armées en Guyane oblige les clandestins à quitter les lieux et 22 commerçants de Saint-Élie sont appelés à comparaître pour complicité d’orpaillage illégal. Saint-Élie devient un village fantôme avec ses 38 électeurs inscrits. Si le territoire de la commune s'étend sur 5680 km2, le bourg de Saint-Elie bâti à flanc de colline et assoupi sur un gisement d'or n’est plus propriétaire de l’intégralité de son foncier. Le village est maintenant cerné par des opérateurs miniers légaux.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
<br />
Départ des premières pirogues d’écoliers.<br />
Le fleuve est un bassin de vie pour ses riverains qui admettent difficilement les réalités de la frontière. Cent cinquante piroguiers vivent du transport fluvial entre les rives guyanaise et brésilienne de l‘Oyapock. Ils assurent sans discontinuer la traversée des enfants brésiliens scolarisés à Saint-Georges, des enseignants français qui habitent sur la rive brésilienne, des brésiliens qui viennent acheter du pain à Saint-Georges, des guyanais qui vont s’approvisionner à Oiapoque, des brésiliennes en quête de compagnie et des français en quête de brésiliennes.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
<br />
Concession minière. Saint-Elie est un des plus anciens villages de l’intérieur guyanais, créé par l’orpaillage au XIXe siècle. Pratiquement déserté et très fortement enclavé, Saint-Élie a connu sa période de gloire avec la saga de l’orpaillage illégale au début des années 2000. Plusieurs centaines de clandestins Brésiliens s’y installent. Le bourg devient hors de contrôle. En 2008, l’opération Harpie menée par les Forces Armées en Guyane oblige les clandestins à quitter les lieux et 22 commerçants de Saint-Élie sont appelés à comparaître pour complicité d’orpaillage illégal. Saint-Élie devient un village fantôme avec ses 38 électeurs inscrits. Si le territoire de la commune s'étend sur 5680 km2, le bourg de Saint-Elie bâti à flanc de colline et assoupi sur un gisement d'or n’est plus propriétaire de l’intégralité de son foncier. Le village est maintenant cerné par des opérateurs miniers légaux.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
 <br />
Vue sur le quartier de l'invasion, extension d'Oiapoque face à Saint-Georges. Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
Décharge à ciel ouvert.
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  • Fleuve Oyapock, zone à accès réglementé, Guyane, 2015.<br />
<br />
En 1930, un décret divise le territoire guyanais en deux entités administratives distinctes : la Guyane française, le long de la bande côtière jusqu’à 60 km à l’intérieur des terres et le “Territoire de l’Inini”, qui couvre 90% de la colonie guyanaise au sud de cette ligne. Cette division officialise la coexistence des deux espaces : le Littoral structuré par la colonisation française et l’Intérieur jamais totalement maîtrisé. Pour le gouvernement en place, il s’agit de créer une colonie dans la colonie pour organiser directement l’exploitation de l’Intérieur en le soustrayant à l’agitation politique locale qui ne concerne plus que le littoral. Le territoire de l’Inini est placé sous le contrôle direct du sous-préfet de Saint-Laurent du Maroni qui joue le rôle de gouverneur. Cette nouvelle entité englobe les territoires de trois peuples amérindiens de Guyane, les Wayana, les Wayãmpi et les Teko à qui on permet de vivre selon les règles de leur droit coutumier. La circulation dans le sud du territoire est soumise à l’autorisation.<br />
<br />
En 1946, la colonie devient département. Le nouveau DOM reste séparé en deux arrondissements : celui de Cayenne, qui correspond au littoral, et celui de l’Inini qui reprend les limites du “Territoire de l’Inini.” En 1969, à l’occasion d’un nouveau découpage administratif du territoire guyanais en deux arrondissements Est et Ouest, l’Intérieur est intégré au département. En 1970, motivé par des justifications culturelles, sanitaires et sécuritaires, un arrêté préfectoral délimite une “zone à accès réglementé” et coupe de nouveau la Guyane en une partie nord librement accessible et en une partie sud à accès contrôlé par la Préfecture. La zone située au sud d'une ligne définie par Camopi sur le fleuve Oyapock et le confluent de la crique Waki et du fleuve Maroni est soumise à autorisation. Cet arrêté, abrogé en 1977, remplacé et complété en 1978 est toujours en vigueur aujourd’hui.
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  • Maroni, 2015.
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  • Brazil, rio oiapoque, frontiere franco-bresilienne, Amapa.<br />
  <br />
Ilha do sol, "l'ile du soleil". D'un cote de l'ile la Guyane, de l'autre le Bresil.<br />
St Georges est un des gros points de passage de l'immigration clandestine entre les 2 pays. Le bourg a su en tirer parti et l'economie souterraine a largement profitee a ses habitants. Creoles, amerindiens et bresiliens s'y cotoient.<br />
Oiapoque, sur la rive bresilienne, est avant tout une ville de passage pour les garimpeiros qui viennent chercher du travail sur le sol guyanais et sert de base d'approvisionnement a cette activite clandestine. Quand les militaires francais investissent une zone d'activite aurifere guyanaise, l'économie d'Oiapoque s'arrete. <br />
La construction d'un pont devrait prochainement permettre le passage du fleuve.
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  • Maroni, 2015.<br />
<br />
Village au bord du fleuve.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
<br />
Départ des premières pirogues d’écoliers.<br />
Le fleuve est un bassin de vie pour ses riverains qui admettent difficilement les réalités de la frontière. Cent cinquante piroguiers vivent du transport fluvial entre les rives guyanaise et brésilienne de l‘Oyapock. Ils assurent sans discontinuer la traversée des enfants brésiliens scolarisés à Saint-Georges, des enseignants français qui habitent sur la rive brésilienne, des brésiliens qui viennent acheter du pain à Saint-Georges, des guyanais qui vont s’approvisionner à Oiapoque, des brésiliennes en quête de compagnie et des français en quête de brésiliennes.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
Habitat traditionnel.
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  • Maroni, 2015.
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  • Maroni, 2015.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
<br />
Saint-Elie est un des plus anciens villages de l’intérieur guyanais, créé par l’orpaillage au XIXe siècle. Pratiquement déserté et très fortement enclavé, Saint-Élie a connu sa période de gloire avec la saga de l’orpaillage illégale au début des années 2000. Plusieurs centaines de clandestins Brésiliens s’y installent. Le bourg devient hors de contrôle. En 2008, l’opération Harpie menée par les Forces Armées en Guyane oblige les clandestins à quitter les lieux et 22 commerçants de Saint-Élie sont appelés à comparaître pour complicité d’orpaillage illégal. Saint-Élie devient un village fantôme avec ses 38 électeurs inscrits mais installés pour la large majorité sur le littoral guyanais. De fait une dizaine de personnes vivent aujourd’hui sur place : cinq gendarmes mobiles qui se relaient toutes les deux semaines et veillent à ce qu'aucun clandestin ne s'installe, au moins deux agents municipaux permanents, un brésilien et un unique commerçant qui attend le retour des clandestins.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
Centre névralgique de la commune de Camopi, ce bâtiment administratif abrite à la fois la mairie, le bureau de poste, les services d’aide sociale et un « Point d’Information Jeunesse » qui rempli le rôle d’agence pour l’emploi. La mairie est le plus souvent fermée, en l’absence du maire en réunion à Cayenne. La poste est ouverte du lundi au vendredi de 8h00 à 10h30,  le « Point d’Information Jeunesse » accueille les jeunes désoeuvrés du bourg toute la matinée, ou pas.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
Depuis cette photo, pour la troisième fois en dix-huit mois les électeurs de Camopi sont retournés aux urnes le 20 septembre 2015 pour élire leur maire. <br />
<br />
Après trois mandats à la tête de la commune, Joseph Chanel est battu en 2008 par René Monerville. De nouveau battu, en mars 2014 face à René Monerville, Joseph Chanel dépose alors un recours pour des irrégularités constatées dans le bureau de Trois-Sauts, à plusieurs heures de pirogues. Après avoir obtenu gain de cause et fait annuler l'élection, il remporte le scrutin organisé en novembre 2014. En juin 2015, le Conseil d'Etat annule ce scrutin et donne raison René Monnerville : le délai de convocation des électeurs du bureau de Trois-Sauts n'a pas été respecté d'autant qu'il existe "des difficultés de diffusion de l'information liées aux caractéristiques géographiques de cette commune ainsi qu'aux problèmes de circulation aggravée par le bas niveau du fleuve Oyapock". Cela est de nature à "altérer la sincérité du scrutin".<br />
Entretemps, Joseph Chanel a pu faire voter par son conseil municipal l'adhésion de sa commune à la charte du Parc amazonien de Guyane qui avait été unanimement rejetée par l’équipe de son prédécesseur.<br />
<br />
Joseph Channel remporte finalement l’élection à la mairie de Camopi le dimanche 20 septembre 2015 avec seulement deux voix d’écart contre Laurent Yawalou, tête de liste de la nouvelle équipe Monerville. <br />
Un nouveau recours a été déposé pour faire annuler l’élection : de jeunes majeurs de Camopi ne seraient pas inscrits sur les listes électorales, l’âge déclaré sur leurs papiers d’identité serait inexacte. <br />
<br />
L’isolement de Camopi des centres administratifs du département semble questionner les limites du système.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
La commune de Camopi s’étend en pays amérindien sur une superficie de 10 030 km². Créée en 1969 elle est constituée du bourg, zone d’administration et d’une zone de vie annexe dans les villages de Trois-Sauts à une journée ou deux de pirogue. Commune la plus enclavée de la Guyane, les activités économiques sont quasi inexistantes. Un transporteur fluvial fait le lien avec Saint-Georges de façon hebdomadaire, le voyage peut durer entre quatre heures et deux jours. Une annexe du collège est ouverte en 2008. Jusqu’alors les enfants étaient scolarisés à Saint-Georges et hébergés dans un home indien, un pensionnat catholique. Une piste d’aviation inutilisable en saison des pluies est en cours d’aménagement. Dans cette région aurifère et sans autre réelle perspective de vie, certains habitants participent aux transports fluviaux qui alimentent les sites d’orpaillage illégaux.<br />
<br />
La concentration des populations dans le bourg s'accompagne d'une politique d'amélioration de l'habitat motivée par la nécessité de dépenser les crédits de développement alloués par la communauté européenne. L'habitat traditionnel tend à disparaître au profit de maisons fermées inadaptées au mode de vie communautaire. Des panneaux solaires sont installés pour fournir l’éclairage et des bacs de tri collectif sont mis à disposition. Sans service de maintenance, les installations solaires sont hors d’usage et les ordures triées sont finalement entassées dans une décharge à ciel ouvert.<br />
<br />
Les suicides récurrents qui touchent la communauté amérindienne de Camopi depuis quelques années ont remis en question le maintien de la zone d'accès réglementé mise en place en 1970, qui contribue à l’isolement de la commune. A la demande de la population, le préfet a extrait le bourg de Camopi de cette zone soumise à autorisation le 14 juin 2013. Un accord préfectoral est toujours nécessaire pour remonter dans les écarts le long de la rivière Camopi et dans les villages de Trois-Sauts.
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  • Trois-Sauts, Guyane, 2015.<br />
<br />
Fin de mission pour un gendarme mobile de Camopi en déplacement à Trois-Sauts.
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  • Trois-Sauts, Guyane, 2015.<br />
<br />
Étendue sur 10 030 km², la commune amérindienne de Camopi est composée de 1 623 habitants répartis en plusieurs zones de vie : le bourg et ses écarts le long de la rivière Camopi,  Trois-Sauts et ses villages, à l’extrême sud de la Guyane, le long de l’Oyapock. L'autorisation préfectorale nécessaire pour se rendre dans cette zone réservée depuis 1970 a  été  supprimée  en  juin  2013 pour accéder au bourg de Camopi mais reste obligatoire pour remonter l’Oyapock jusqu'à Trois-Sauts. Plus de 600 amérindiens Wayãmpi y vivent dans des villages accessibles uniquement par voie fluviale, aucune route ne les reliant au reste du département. Lorsque les eaux sont basses, il faut jusqu’à deux jours de pirogue pour les rejoindre depuis le bourg ou cinq jours de navigation depuis Saint-Georges de l’Oyapock à deux cents kilomètres en aval.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015.<br />
<br />
Saint-Georges de l’Oyapock est un Chef-lieu de canton de 4000 habitants à la frontière Est du département au bord du fleuve Oyapock, à 190 Km de Cayenne soit 3 heure en taxi collectif et 10 minutes de pirogue d’Oiapoque sur la rive brésilienne. <br />
Les riverains sont ici géographiquement, mais aussi culturellement et économiquement plus proches de la berge opposée que de leurs capitales régionales. Les différentes communautés locales, amérindiennes, créoles ou brésiliennes admettent difficilement les réalités de la frontière et vivent indifféremment sur la rive droite ou la rive gauche du fleuve.<br />
<br />
Un pont a été construit entre les deux rives. Terminé depuis trois ans, il n’est toujours pas mis en service mais sa prochaine ouverture transforme cette zone de libre passage en zone douanière. Les services français de police et de gendarmerie y ont augmenté de manière significative leurs effectifs pour contrôler cette « nouvelle » frontière.<br />
Oiapoque, la ville jumelle brésilienne, compte cinq fois plus d’habitants mais avec un salaire minimum quatre fois moins élevé. Chaque jour, attirés par les gisements aurifères et les salaires guyanais, des dizaines de brésiliens passent clandestinement par le fleuve pendant que les touristes guyanais partent se ravitailler à moindre coût sur la rive brésilienne du fleuve.
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  • Maroni, 2015.
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  • Barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.
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  • Maroni, 2015.
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  • Albina, Suriname, juin 2015.<br />
<br />
Politiquement, le Maroni est<br />
un fleuve frontière qui sépare la Guyane du Suriname. Pourtant, cette discontinuité administrative révèle ici<br />
davantage une zone aux confins des territoires nationaux et délimite un monde qui est aussi une impasse dans laquelle la survie dépend de la capacité d’échange avec la rive opposée.
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  • Barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
La commune de Camopi s’étend en pays amérindien Teko et Wayãmpi sur une superficie de 10 030 km² au Sud Est de la Guyane. La commune créée en 1969 est constituée d’une zone d’administration centrale, le bourg de Camopi et d’une zone de vie annexe dans les villages de Trois-Sauts à une journée de pirogue en saison haute et deux jours en saison sèche.<br />
Commune la plus enclavée de la Guyane, les activités économiques y sont quasi inexistantes. Un transporteur fluvial fait le lien avec Saint-Georges de façon hebdomadaire, en fonction des besoins. Le voyage peut durer entre quatre heures et deux jours. Une annexe du collège de Saint-Georges a été ouverte en 2008.<br />
Jusqu’alors les enfants étaient scolarisés à Saint-Georges, à deux cents kilomètres en aval et hébergés dans un home indien, un pensionnat catholique. Une piste d’aviation inutilisable en saison des pluies est en cours d’aménagement. Camopi est situé dans une région aurifère qui fait partie des plus riches du monde en matière de biodiversité. Sans autre réelle perspective de vie, certains habitants participent aux transports fluviaux qui alimentent les sites d’orpaillage illégaux de la région.<br />
<br />
Les suicides récurrents qui touchent la communauté amérindienne de Camopi depuis quelques années ont remis en question le maintien de la zone d'accès réglementé mise en place en 1970, qui limite les apports de l’extérieur et contribue à l’isolement de la commune. A la demande de la population, le préfet a extrait le bourg de Camopi de cette zone soumise à autorisation le 14 juin 2013. Un accord préfectoral est toujours nécessaire pour remonter dans les écarts le long de la rivière Camopi et dans les villages de Trois-Sauts.
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  • Rive Surinamaise du Maroni, 2015.<br />
<br />
Table d’orpaillage sur un site sauvage surinamais. La pression exercée par l’armée française pour juguler l’orpaillage clandestin dans l’Ouest du territoire guyanais amène la population locale à se tourner de nouveau de l’autre côté du fleuve. Or saisi, matériel brûlé, ravitaillement des sites plus difficile et coûteux à organiser, certains préfèrent alors traverser le Maroni pour venir travailler comme « frontaliers » sur les chantiers surinamais limitrophes.
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  • Maroni, Suriname, 2015.<br />
<br />
Station service clandestine sur la rive Surinamaise du Maroni.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
<br />
Survol d’une concession minière légale.<br />
Le territoire de la commune s'étend sur 5680 km2. Le bourg de Saint-Elie bâti sur un gisement d'or à flanc de colline n’est plus propriétaire de l’intégralité de son foncier. Le village est maintenant cerné par des opérateurs miniers légaux.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
<br />
Piste d’hélicoptère, seul moyen d’accès légal à la commune.
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  • Vila Brasil, Brésil, 2015.<br />
<br />
Camopi fait face à Vila Brasil situé sur une presqu’ile de la rive opposée de l’Oyapock. Ce village brésilien à l’origine clandestin, sans aucune structure administrative est devenu un district d’Oiapoque depuis 2011. Il n’y pas d’eau courante et pas de route d’accès. Pourtant, ses habitants ont créé leur propre système qui fonctionne parfaitement et parfois mieux qu’à Camopi. Contrairement au bourg guyanais où il n’y a rien, ici on trouve tout ce qu’il faut.<br />
<br />
Construit dans un premier temps pour alimenter les sites d’orpaillages illégaux, ce comptoir vit maintenant de l’argent dépensé par les Amérindiens de la commune et s’endort entre deux périodes d’allocation. Le fret arrive alors quotidiennement d’Oiapoque par pirogue, les commerces et les restaurants font le plein.<br />
<br />
L’argent des amérindiens d’abord dépensé pour les fournitures scolaires et les vêtements des enfants est ensuite surtout destiné à l’achat d’alcools divers, de nourriture en boite et d’objets de pacotille exotiques à des tarifs dignes de la prohibition. Certains vont même jusqu’à vendre du poisson ou du gibier aux amérindiens.<br />
<br />
Les habitants du bourg viennent s’y approvisionner et s’y enivrer en voisins, ceux des villages distants, après avoir fait le plein de produits de première nécessité y résident quelques jours, le temps de dépenser leurs salaires, avant de repartir titubants vers leurs pirogues.
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  • Vila Brasil, Brésil, 2015.<br />
<br />
Camopi fait face à Vila Brasil situé sur une presqu’ile de la rive opposée de l’Oyapock. Ce village brésilien à l’origine clandestin, sans aucune structure administrative est devenu un district d’Oiapoque depuis 2011. Il n’y pas d’eau courante et pas de route d’accès. Pourtant, ses habitants ont créé leur propre système qui fonctionne parfaitement et parfois mieux qu’à Camopi. Contrairement au bourg guyanais où il n’y a rien, ici on trouve tout ce qu’il faut.<br />
<br />
Construit dans un premier temps pour alimenter les sites d’orpaillages illégaux, ce comptoir vit maintenant de l’argent dépensé par les Amérindiens de la commune et s’endort entre deux périodes d’allocation. Le fret arrive alors quotidiennement d’Oiapoque par pirogue, les commerces et les restaurants font le plein.<br />
<br />
L’argent des amérindiens d’abord dépensé pour les fournitures scolaires et les vêtements des enfants est ensuite surtout destiné à l’achat d’alcools divers, de nourriture en boite et d’objets de pacotille exotiques à des tarifs dignes de la prohibition. Certains vont même jusqu’à vendre du poisson ou du gibier aux amérindiens.<br />
<br />
Les habitants du bourg viennent s’y approvisionner et s’y enivrer en voisins, ceux des villages distants, après avoir fait le plein de produits de première nécessité y résident quelques jours, le temps de dépenser leurs salaires, avant de repartir titubants vers leurs pirogues.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
Jour du versement des allocations à la Poste de Camopi. Les perspectives professionnelles de la commune sont rares. Seule une cinquantaine d’emplois sont répartis entre la gendarmerie et la légion qui utilisent une dizaine de piroguiers, la poste qui occupe un salarié, le nouveau Parc National de Guyane, l’école, la municipalité et le département. A Camopi, pratiquement la totalité de la population active perçoit le RSA et les allocations familiales. <br />
<br />
La continuité du service bancaire se résume à la seule présence d’un bureau de Poste dont les caisses sont souvent vides en dehors des périodes de versement des prestations sociales. L’argent arrive alors par hélicoptère et peu avant le 7 de chaque mois, au moment des allocations, des familles entières se déplacent sur le fleuve depuis les villages de Trois-Sauts ou les écarts de la rivière Camopi pour venir toucher leurs subsides de l’État.<br />
<br />
Considérée comme la commune la plus enclavée de Guyane, à Camopi les activités économiques sont quasi inexistantes. Il n’y a pas de commerce en dehors du restaurant réservé exclusivement à l’hébergement et aux repas des escadrons de Gendarmes mobiles qui se relaient sur place. L’argent est donc immédiatement dépensé à Vila Brasil, un village brésilien à l’origine clandestin, devenu district d’Oiapoque en 2011 et qui fait face au bourg. Construit dans un premier temps pour alimenter les sites d’orpaillages illégaux, ce comptoir vit maintenant de l’argent dépensé par les Amérindiens de la commune. Les habitants du bourg viennent s’y approvisionner, acheter du poisson et s’y enivrer en voisins, ceux des villages distants, après avoir fait le plein de produits de première nécessité y résident quelques jours, le temps de dépenser leurs salaires, avant de repartir titubants vers leurs pirogues.
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  • Pont de Régina, barrage militaire permanent, Guyane, 2015. <br />
<br />
Fouille d’un taxi collectif. La Route Nationale 2 qui débouche sur l’Oyapock, fleuve frontalier du Brésil, , est un axe privilégié de l’immigration clandestine. Les carcasses de voitures abandonnées sur le bas-côté attestent de la fréquence des trafics.<br />
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Avant 2003 et l’ouverture de lignes de transport régulières, la piste à l’origine de la récente RN2 étaient surtout desservie par des 4x4 clandestins brésiliens qui se faisaient payer en or sans s’attarder sur l’origine de leurs clients. Il faut rajouter, qu’ici, tout est prétexte au business et que de nombreux locaux ont investi dans l’achat d’un pick-up pour se transformer en passeurs occasionnels. <br />
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En 2012, après une série de braquages sur la portion comprise entre Régina et Saint-Georges de l’Oyapock, la gendarmerie modifie son dispositif de sécurisation et organise, de jour comme de nuit, des convois qui encadrent de deux véhicules militaires chaque voiture qui emprunte cette unique route qui conduit à la frontière brésilienne.<br />
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En 2015, sur le barrage de Régina, tous les véhicules sont contrôlés, qu’ils soient privés, appartenant à l’administration ou conventionnés.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
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Pôle emploi. Citoyens français, les habitants de Camopi en ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. L’obtention du Revenu de Solidarité Active ne les dispense pas de leurs obligations d’insertion. Régulièrement, ils se déplacent depuis leurs écarts sur le fleuve jusqu’au bureau dédié de la mairie pour effectuer des recherches sur d’hypothétiques emplois locaux et maintenir leur droit à l’allocation.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015.<br />
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La commune de Saint-Georges s’étend sur 2320 km2 et doit son origine à la création d'un bagne dont il ne reste plus de trace. Ce camp construit en 1853 pour contenir la présence brésilienne est une des pires expériences de la déportation guyanaise. Du fait des maladies tropicales, c’est un des bagnes où la mortalité est la plus forte. Face à l'hécatombe, on y envoie les condamnés d'origine africaine jugés plus résistants. Bien sur le taux de mortalité ne faiblit pas et le camp est fermé en 1863. Après la découverte d'or en 1885, Saint-Georges se repeuple et devient un camp de base pour l’orpaillage. La commune de Saint-Georges de l'Oyapock est officiellement créée en 1946.<br />
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Au début des années 2000, Saint-Georges est un village créole totalement enclavé, tourné vers le Brésil, accessible par une piste commandée par l’État à la légion et desservie par des taxis clandestins locaux, c’est à dire brésiliens. Une liaison aérienne irrégulière permet d’effectuer les déplacements vers Cayenne, la capitale. L’ouverture de la Route Nationale 2 permet de rallier le littoral en 3 heures depuis 2003, l'aérodrome n'est plus utilisé que par les hélicoptères desservant le centre de santé. Jusque-là très isolée, Saint-Georges a développé une stratégie sociale, économique et culturelle structurée par le fleuve, véritable communauté de vie pour ses riverains qui parlent à la fois brésilien et français, créole et amérindien.<br />
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La bourgade ouvre l’oeil deux fois par jour : quand les écoliers sortent à 13h30 et quand les deux bars restaurants se réveillent à 18h. Entre temps, rien. Ou presque. Le 7 de chaque mois, au moment du versement des prestations sociales, St Georges s’anime. Pendant 48h, les commerçants sortent leurs ardoises, le distributeur d’argent s’essouffle et les cadavres de Heineken s’accumulent. Sur la place, les buveurs de rhum de l’administration publique pestent contre les buveurs de bière demandeurs d’emploi.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015.<br />
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La commune de Saint-Georges s’étend sur 2320 km2 et doit son origine à la création d'un bagne dont il ne reste plus de trace. Ce camp construit en 1853 pour contenir la présence brésilienne est une des pires expériences de la déportation guyanaise. Du fait des maladies tropicales, c’est un des bagnes où la mortalité est la plus forte. Face à l'hécatombe, on y envoie les condamnés d'origine africaine jugés plus résistants. Bien sur le taux de mortalité ne faiblit pas et le camp est fermé en 1863. Après la découverte d'or en 1885, Saint-Georges se repeuple et devient un camp de base pour l’orpaillage. La commune de Saint-Georges de l'Oyapock est officiellement créée en 1946.<br />
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Au début des années 2000, Saint-Georges est un village créole totalement enclavé, tourné vers le Brésil, accessible par une piste commandée par l’État à la légion et desservie par des taxis clandestins locaux, c’est à dire brésiliens. Une liaison aérienne irrégulière permet d’effectuer les déplacements vers Cayenne, la capitale. L’ouverture de la Route Nationale 2 permet de rallier le littoral en 3 heures depuis 2003, l'aérodrome n'est plus utilisé que par les hélicoptères desservant le centre de santé. Jusque-là très isolée, Saint-Georges a développé une stratégie sociale, économique et culturelle structurée par le fleuve, véritable communauté de vie pour ses riverains qui parlent à la fois brésilien et français, créole et amérindien.<br />
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La bourgade ouvre l’oeil deux fois par jour : quand les écoliers sortent à 13h30 et quand les deux bars restaurants se réveillent à 18h. Entre temps, rien. Ou presque. Le 7 de chaque mois, au moment du versement des prestations sociales, St Georges s’anime. Pendant 48h, les commerçants sortent leurs ardoises, le distributeur d’argent s’essouffle et les cadavres de Heineken s’accumulent. Sur la place, les buveurs de rhum de l’administration publique pestent contre les buveurs de bière demandeurs d’emploi.
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  • Fleuve Oyapock, Saut Maripa, Guyane, 2015.<br />
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En 1930, un décret divise le territoire guyanais en deux entités administratives distinctes : la Guyane française, le long de la bande côtière jusqu’à 60 km à l’intérieur des terres et le “Territoire de l’Inini”, qui couvre 90% de la colonie guyanaise au sud de cette ligne. Cette division officialise la coexistence des deux espaces : le Littoral structuré par la colonisation française et l’Intérieur jamais totalement maîtrisé. Pour le gouvernement en place, il s’agit de créer une colonie dans la colonie pour organiser directement l’exploitation de l’Intérieur en le soustrayant à l’agitation politique locale qui ne concerne plus que le littoral. Le territoire de l’Inini est placé sous le contrôle direct du sous-préfet de Saint-Laurent du Maroni qui joue le rôle de gouverneur. Cette nouvelle entité englobe les territoires de trois peuples amérindiens de Guyane, les Wayana, les Wayãmpi et les Teko à qui on permet de vivre selon les règles de leur droit coutumier. La circulation dans le sud du territoire est soumise à l’autorisation préalable.<br />
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En 1946, la colonie devient département. Le nouveau DOM reste séparé en deux arrondissements : celui de Cayenne, qui correspond au littoral, et celui de l’Inini qui reprend les limites du “Territoire de l’Inini.” En 1969, à l’occasion d’un nouveau découpage administratif du territoire guyanais en deux arrondissements Est et Ouest, l’Intérieur est intégré au département. En 1970, motivé par des justifications culturelles, sanitaires et sécuritaires, un arrêté préfectoral délimite une “zone à accès réglementé” et coupe de nouveau la Guyane en une partie nord librement accessible et en une partie sud à accès contrôlé par la Préfecture. La zone située au sud d'une ligne définie par Camopi sur le fleuve Oyapock et le confluent de la crique Waki et du fleuve Maroni est soumise à autorisation. Cet arrêté, abrogé en 1977, remplacé et complété en 1978 est toujours en vigueur aujourd’hui.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
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Tapouille brésilienne. Le fleuve est un bassin de vie pour ses riverains qui admettent difficilement les réalités de la frontière.
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  • Grand-Santi, Maroni, 2015.<br />
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Barge d’orpaillage face à la commune de Grand-Santi. Depuis les efforts entrepris par le gouvernement français pour juguler l’orpaillage clandestin dans l’Ouest guyanais, les barges qui avaient pratiquement disparues réapparaissent sur le Maroni, fleuve frontalier du Suriname. Les pompes de cette embarcation aspirent le fond du fleuve à la recherche d‘or alluvionnaire. L'embarcation possède trois chambres climatisées, une cuisinière Surinamaise et quatre ouvriers brésiliens assurent le bon fonctionnement du travail. La mouvance des eaux et la mobilité du procédé rendent difficilement contrôlable ce travail de l’or à la frontière de la légalité. <br />
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La convention de Paris signée entre la France et les Pays-Bas le 30 septembre 1915 stipule que « la frontière entre la France et le Suriname est précisément délimitée entre l’île Portal (proche de Saint-Laurent du Maroni) et l’île Stoelman (plus haut sur le Maroni) par la ligne médiane du fleuve Maroni. Cette convention de 1915 établit également « un régime de liberté de navigation sur cette portion du fleuve. Les contrôles de police aux fins de prévention ou de répression d’infractions pénales y sont licites dans la mesure où ils n’entravent pas sans justification cette liberté ». Dans les faits, sur les eaux mouvantes du Maroni, il n’existe pas de délimitation conventionnelle de l’emplacement exact de la frontière dans le lit du fleuve qui ne soit contestable.<br />
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Strictement interdites en France mais tolérées de l’autre côté de la frontière, une trentaine de barges sont recensées le long du fleuve en décembre 2014.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
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Concession minière. Saint-Elie est un des plus anciens villages de l’intérieur guyanais, créé par l’orpaillage au XIXe siècle. Pratiquement déserté et très fortement enclavé, Saint-Élie a connu sa période de gloire avec la saga de l’orpaillage illégale au début des années 2000. Plusieurs centaines de clandestins Brésiliens s’y installent. Le bourg devient hors de contrôle. En 2008, l’opération Harpie menée par les Forces Armées en Guyane oblige les clandestins à quitter les lieux et 22 commerçants de Saint-Élie sont appelés à comparaître pour complicité d’orpaillage illégal. Saint-Élie devient un village fantôme avec ses 38 électeurs inscrits. Si le territoire de la commune s'étend sur 5680 km2, le bourg de Saint-Elie bâti à flanc de colline et assoupi sur un gisement d'or n’est plus propriétaire de l’intégralité de son foncier. Le village est maintenant cerné par des opérateurs miniers légaux.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
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Concession minière. Saint-Elie est un des plus anciens villages de l’intérieur guyanais, créé par l’orpaillage au XIXe siècle. Pratiquement déserté et très fortement enclavé, Saint-Élie a connu sa période de gloire avec la saga de l’orpaillage illégale au début des années 2000. Plusieurs centaines de clandestins Brésiliens s’y installent. Le bourg devient hors de contrôle. En 2008, l’opération Harpie menée par les Forces Armées en Guyane oblige les clandestins à quitter les lieux et 22 commerçants de Saint-Élie sont appelés à comparaître pour complicité d’orpaillage illégal. Saint-Élie devient un village fantôme avec ses 38 électeurs inscrits. Si le territoire de la commune s'étend sur 5680 km2, le bourg de Saint-Elie bâti à flanc de colline et assoupi sur un gisement d'or n’est plus propriétaire de l’intégralité de son foncier. Le village est maintenant cerné par des opérateurs miniers légaux.
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  • Camopi, Guyane, 2015.
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  • Trois-Sauts, janvier 2015.<br />
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Étendue sur 10 030 km², la commune amérindienne de Camopi est composée de 1 623 habitants répartis en plusieurs zones de vie : le bourg et ses écarts le long de la rivière Camopi,  Trois-Sauts et ses villages, à l’extrême sud de la Guyane le long de l’Oyapock, face au Suriname. L'autorisation préfectorale nécessaire pour se rendre dans cette zone réservée depuis 1970 a  été  supprimée  en  juin  2013 pour accéder au bourg de Camopi mais reste obligatoire pour remonter l’Oyapock jusqu'à Trois-Sauts. Plus de 600 amérindiens Wayãmpi y vivent dans des villages accessibles uniquement par voie fluviale, aucune route ne les reliant au reste du département. Les populations amérindiennes vivent au sein de communautés selon des règles coutumières qui leur sont propres et la limite frontalière délimitée par le fleuve Oyapock qu’ils traversent sans cesse reste artificielle.
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