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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
 <br />
Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.  <br />
 <br />
La construction d’un pont de 378 mètres de long entre Saint-Georges et Oiapoque devrait permettre le passage du fleuve.  Projet initié en 1997 par le président Jacques  Chirac  et  son   homologue brésilien Fernando Henrique Cardoso, cet ouvrage a mis des années à voir le jour. Sa construction n'a débuté qu'en 2008 et s'est achevée en 2011. Depuis, les travaux de ses voies d'accès ou la signature d'accords transfrontaliers entre la France et le Brésil s'éternisent et il n’est toujours pas ouvert à la circulation.  <br />
 <br />
Il s'érige maintenant en barrière sur un territoire difficilement contrôlable et transforme un espace de libre passage en zone douanière. Avec sa mise en service, il va falloir bloquer les marchandises non conformes aux normes européennes et les voyageurs clandestins, c’est à dire l’essentiel du trafic. <br />
 <br />
Pendant qu'au pied du pont, coté guyanais, un effectif renforcé d’une soixantaine d’agents de la Police aux frontières française patientent, jour et nuit, légaux ou clandestins, orpailleurs, amérindiens et autres refoulés continuent de passer par le fleuve.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
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Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.  <br />
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La construction d’un pont de 378 mètres de long entre Saint-Georges et Oiapoque devrait permettre le passage du fleuve.  Projet initié en 1997 par le président Jacques  Chirac  et  son   homologue brésilien Fernando Henrique Cardoso, cet ouvrage a mis des années à voir le jour. Sa construction n'a débuté qu'en 2008 et s'est achevée en 2011. Depuis, les travaux de ses voies d'accès ou la signature d'accords transfrontaliers entre la France et le Brésil s'éternisent et il n’est toujours pas ouvert à la circulation.  <br />
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Il s'érige maintenant en barrière sur un territoire difficilement contrôlable et transforme un espace de libre passage en zone douanière. Avec sa mise en service, il va falloir bloquer les marchandises non conformes aux normes européennes et les voyageurs clandestins, c’est à dire l’essentiel du trafic. <br />
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Pendant qu'au pied du pont, coté guyanais, un effectif renforcé d’une soixantaine d’agents de la Police aux frontières française patientent, jour et nuit, légaux ou clandestins, orpailleurs, amérindiens et autres refoulés continuent de passer par le fleuve.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
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Camp du 3eme REI de la Légion étrangère.
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  • Trois-Sauts, Guyane, 2015.<br />
<br />
En 1946, la départementalisation de la Guyane ne concerne que le littoral. L’intérieur, alors appelé « Territoire de l’Inini », se voit accorder le statut de « nation indépendante sous protectorat ». Ses habitant ne sont pas enregistrés dans les registres de l’état civil et n’ont donc pas les mêmes droits que les guyanais du littoral. Il faut attendre un nouveau découpage administratif de l’ensemble du territoire en 1969, pour que l’intérieur soit intégré au département. Ses habitants noirs marrons et amérindiens vont alors être progressivement « francisés », à mesure que le système administratif pénètre à l’intérieur des terres. Malgré un certain nombre de jugements supplétifs d’acte de naissance, ils sont encore aujourd’hui français, étrangers ou sans état civil.<br />
<br />
Dans le cadre d'une enquête administrative, un gendarme de Camopi qui remplit le rôle d’officier d’état civil recueille le témoignage d’une grand-mère qui atteste de la naissance de son petit fils sur le sol français de Trois-Sauts. L'enfant n'a pas été déclaré à la naissance 25 ans plus tôt, sa mère a accouché seule et son père était trop saoul pour pouvoir se rendre à Camopi et effectuer les démarches nécessaires. Ce complément d'enquête ordonné en janvier 2015 répond à la précédente demande de la famille effectuée en 2010. Ce type de mission a lieu deux à trois fois par an, la difficulté pour les gendarmes en charge du dossier est de pouvoir auditionner des témoins présents au moment de leur passage. <br />
<br />
En 2015, les futures mères suivies par le dispensaire sont systématiquement envoyées à l’hôpital de Cayenne deux mois avant leur terme. Beaucoup préfèrent accoucher plus traditionnellement en forêt pour ne pas quitter leur famille. Les enfants ne sont alors pas toujours déclarés à la naissance.
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  • Oiapoque, Brésil, 2015. <br />
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Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.  <br />
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La construction d’un pont de 378 mètres de long entre Saint-Georges et Oiapoque devrait permettre le passage du fleuve.  Projet initié en 1997 par le président Jacques  Chirac  et  son   homologue brésilien Fernando Henrique Cardoso, cet ouvrage a mis des années à voir le jour. Sa construction n'a débuté qu'en 2008 et s'est achevée en 2011. Depuis, les travaux de ses voies d'accès ou la signature d'accords transfrontaliers entre la France et le Brésil s'éternisent et il n’est toujours pas ouvert à la circulation.  <br />
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Il s'érige maintenant en barrière sur un territoire difficilement contrôlable et transforme un espace de libre passage en zone douanière. Avec sa mise en service, il va falloir bloquer les marchandises non conformes aux normes européennes et les voyageurs clandestins, c’est à dire l’essentiel du trafic. <br />
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Pendant qu'au pied du pont, coté guyanais, un effectif renforcé d’une soixantaine d’agents de la Police aux frontières française patientent, jour et nuit, légaux ou clandestins, orpailleurs, amérindiens et autres refoulés continuent de passer par le fleuve.
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  • Barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.
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  • Lac de retenue du barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.<br />
<br />
Pour répondre à la forte augmentation des besoins énergétiques de la Guyane au début des années 1980, le barrage de Petit-Saut est construit sur le fleuve Sinnamary et mis en service en 1994. Sa retenue d’eau s’étend sur 310 km². Compte tenu de la taille de la forêt à inonder, il n'a pas été procédé à la déforestation du site. Vingt ans après son ouverture le spectacle est apocalyptique. <br />
En dehors de l’hélicoptère, la traversée du lac en pirogue reste l’unique moyen de se rendre à Saint-Élie.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
<br />
Le fleuve est un bassin de vie pour ses riverains qui admettent difficilement les réalités de la frontière. Cent cinquante piroguiers vivent du transport fluvial entre les rives guyanaise et brésilienne de l‘Oyapock. Ils assurent sans discontinuer la traversée des enfants brésiliens scolarisés à Saint-Georges, des enseignants français qui habitent sur la rive brésilienne, des brésiliens qui viennent acheter du pain à Saint-Georges, des guyanais qui vont s’approvisionner à Oiapoque, des brésiliennes en quête de compagnie et des français en quête de brésiliennes.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
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Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.  <br />
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La construction d’un pont de 378 mètres de long entre Saint-Georges et Oiapoque devrait permettre le passage du fleuve.  Projet initié en 1997 par le président Jacques  Chirac  et  son   homologue brésilien Fernando Henrique Cardoso, cet ouvrage a mis des années à voir le jour. Sa construction n'a débuté qu'en 2008 et s'est achevée en 2011. Depuis, les travaux de ses voies d'accès ou la signature d'accords transfrontaliers entre la France et le Brésil s'éternisent et il n’est toujours pas ouvert à la circulation.  <br />
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Il s'érige maintenant en barrière sur un territoire difficilement contrôlable et transforme un espace de libre passage en zone douanière. Avec sa mise en service, il va falloir bloquer les marchandises non conformes aux normes européennes et les voyageurs clandestins, c’est à dire l’essentiel du trafic. <br />
 <br />
Pendant qu'au pied du pont, coté guyanais, un effectif renforcé d’une soixantaine d’agents de la Police aux frontières française patientent, jour et nuit, légaux ou clandestins, orpailleurs, amérindiens et autres refoulés continuent de passer par le fleuve.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
La commune de Camopi s’étend en pays amérindien Teko et Wayãmpi sur une superficie de 10 030 km² au Sud Est de la Guyane. La commune créée en 1969 est constituée d’une zone d’administration centrale, le bourg de Camopi et d’une zone de vie annexe dans les villages de Trois-Sauts à une journée de pirogue en saison haute et deux jours en saison sèche.<br />
Commune la plus enclavée de la Guyane, les activités économiques y sont quasi inexistantes. Un transporteur fluvial fait le lien avec Saint-Georges de façon hebdomadaire, en fonction des besoins. Le voyage peut durer entre quatre heures et deux jours. Une annexe du collège de Saint-Georges a été ouverte en 2008.<br />
Jusqu’alors les enfants étaient scolarisés à Saint-Georges, à deux cents kilomètres en aval et hébergés dans un home indien, un pensionnat catholique. Une piste d’aviation inutilisable en saison des pluies est en cours d’aménagement. Camopi est situé dans une région aurifère qui fait partie des plus riches du monde en matière de biodiversité. Sans autre réelle perspective de vie, certains habitants participent aux transports fluviaux qui alimentent les sites d’orpaillage illégaux de la région.<br />
<br />
Les suicides récurrents qui touchent la communauté amérindienne de Camopi depuis quelques années ont remis en question le maintien de la zone d'accès réglementé mise en place en 1970, qui limite les apports de l’extérieur et contribue à l’isolement de la commune. A la demande de la population, le préfet a extrait le bourg de Camopi de cette zone soumise à autorisation le 14 juin 2013. Un accord préfectoral est toujours nécessaire pour remonter dans les écarts le long de la rivière Camopi et dans les villages de Trois-Sauts.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
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La commune de Camopi s’étend en pays amérindien Teko et Wayãmpi sur une superficie de 10 030 km² au Sud Est de la Guyane. La commune créée en 1969 est constituée d’une zone d’administration centrale, le bourg de Camopi et d’une zone de vie annexe dans les villages de Trois-Sauts à une journée de pirogue en saison haute et deux jours en saison sèche.<br />
Commune la plus enclavée de la Guyane, les activités économiques y sont quasi inexistantes. Un transporteur fluvial fait le lien avec Saint-Georges de façon hebdomadaire, en fonction des besoins. Le voyage peut durer entre quatre heures et deux jours. Une annexe du collège de Saint-Georges a été ouverte en 2008.<br />
Jusqu’alors les enfants étaient scolarisés à Saint-Georges, à deux cents kilomètres en aval et hébergés dans un home indien, un pensionnat catholique. Une piste d’aviation inutilisable en saison des pluies est en cours d’aménagement. Camopi est situé dans une région aurifère qui fait partie des plus riches du monde en matière de biodiversité. Sans autre réelle perspective de vie, certains habitants participent aux transports fluviaux qui alimentent les sites d’orpaillage illégaux de la région.<br />
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Les suicides récurrents qui touchent la communauté amérindienne de Camopi depuis quelques années ont remis en question le maintien de la zone d'accès réglementé mise en place en 1970, qui limite les apports de l’extérieur et contribue à l’isolement de la commune. A la demande de la population, le préfet a extrait le bourg de Camopi de cette zone soumise à autorisation le 14 juin 2013. Un accord préfectoral est toujours nécessaire pour remonter dans les écarts le long de la rivière Camopi et dans les villages de Trois-Sauts.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
La commune de Camopi s’étend en pays amérindien Teko et Wayãmpi sur une superficie de 10 030 km² au Sud Est de la Guyane. La commune créée en 1969 est constituée d’une zone d’administration centrale, le bourg de Camopi et d’une zone de vie annexe dans les villages de Trois-Sauts à une journée de pirogue en saison haute et deux jours en saison sèche.<br />
Commune la plus enclavée de la Guyane, les activités économiques y sont quasi inexistantes. Un transporteur fluvial fait le lien avec Saint-Georges de façon hebdomadaire, en fonction des besoins. Le voyage peut durer entre quatre heures et deux jours. Une annexe du collège de Saint-Georges a été ouverte en 2008.<br />
Jusqu’alors les enfants étaient scolarisés à Saint-Georges, à deux cents kilomètres en aval et hébergés dans un home indien, un pensionnat catholique. Une piste d’aviation inutilisable en saison des pluies est en cours d’aménagement. Camopi est situé dans une région aurifère qui fait partie des plus riches du monde en matière de biodiversité. Sans autre réelle perspective de vie, certains habitants participent aux transports fluviaux qui alimentent les sites d’orpaillage illégaux de la région.<br />
<br />
Les suicides récurrents qui touchent la communauté amérindienne de Camopi depuis quelques années ont remis en question le maintien de la zone d'accès réglementé mise en place en 1970, qui limite les apports de l’extérieur et contribue à l’isolement de la commune. A la demande de la population, le préfet a extrait le bourg de Camopi de cette zone soumise à autorisation le 14 juin 2013. Un accord préfectoral est toujours nécessaire pour remonter dans les écarts le long de la rivière Camopi et dans les villages de Trois-Sauts.
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  • Trois-Sauts, Guyane, 2015.<br />
<br />
Étendue sur 10 030 km², la commune amérindienne de Camopi est composée de 1 623 habitants répartis en plusieurs zones de vie : le bourg et ses écarts le long de la rivière Camopi,  Trois-Sauts et ses villages, à l’extrême sud de la Guyane le long de l’Oyapock, face au Suriname. L'autorisation préfectorale nécessaire pour se rendre dans cette zone réservée depuis 1970 a  été  supprimée  en  juin  2013 pour accéder au bourg de Camopi mais reste obligatoire pour remonter l’Oyapock jusqu'à Trois-Sauts. Plus de 600 amérindiens Wayãmpi y vivent dans des villages accessibles uniquement par voie fluviale, aucune route ne les reliant au reste du département. Les populations amérindiennes vivent au sein de communautés selon des règles coutumières qui leur sont propres et la limite frontalière délimitée par le fleuve Oyapock qu’ils traversent sans cesse reste artificielle.
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  • Trois-Sauts, Guyane, 2015.<br />
<br />
Étendue sur 10 030 km², la commune amérindienne de Camopi est composée de 1 623 habitants répartis en plusieurs zones de vie : le bourg et ses écarts le long de la rivière Camopi,  Trois-Sauts et ses villages, à l’extrême sud de la Guyane le long de l’Oyapock, face au Suriname. L'autorisation préfectorale nécessaire pour se rendre dans cette zone réservée depuis 1970 a  été  supprimée  en  juin  2013 pour accéder au bourg de Camopi mais reste obligatoire pour remonter l’Oyapock jusqu'à Trois-Sauts. Plus de 600 amérindiens Wayãmpi y vivent dans des villages accessibles uniquement par voie fluviale, aucune route ne les reliant au reste du département. Les populations amérindiennes vivent au sein de communautés selon des règles coutumières qui leur sont propres et la limite frontalière délimitée par le fleuve Oyapock qu’ils traversent sans cesse reste artificielle.
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  • Trois-Sauts, Guyane, 2015.<br />
<br />
Étendue sur 10 030 km², la commune amérindienne de Camopi est composée de 1 623 habitants répartis en plusieurs zones de vie : le bourg et ses écarts le long de la rivière Camopi,  Trois-Sauts et ses villages, à l’extrême sud de la Guyane, le long de l’Oyapock. L'autorisation préfectorale nécessaire pour se rendre dans cette zone réservée depuis 1970 a  été  supprimée  en  juin  2013 pour accéder au bourg de Camopi mais reste obligatoire pour remonter l’Oyapock jusqu'à Trois-Sauts. Plus de 600 amérindiens Wayãmpi y vivent dans des villages accessibles uniquement par voie fluviale, aucune route ne les reliant au reste du département. Lorsque les eaux sont basses, il faut jusqu’à deux jours de pirogue pour les rejoindre depuis le bourg ou cinq jours de navigation depuis Saint-Georges de l’Oyapock à deux cents kilomètres en aval.
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  • Pont de Régina, barrage militaire permanent, Guyane, 2015. <br />
<br />
Eldorado européen enclavé en Amazonie, la Guyane, avec son niveau de vie élevé, son système de couverture sociale et ses ressources naturelles, suscite l’intérêt des populations voisines. Dans un premier temps, la construction du centre spatial de Kourou a attiré une importante main d’œuvre clandestine et depuis le début des années 2000, l’envol du cours de l’or entraine un afflux massif de garimpeiros illégaux depuis le Suriname ou le Brésil. <br />
<br />
Le gouvernement français tente de réagir à cette perte de souveraineté nationale sur le territoire guyanais. Depuis 2002, les services de la police, des douanes, de la gendarmerie et de la légion sont associés dans des opérations coordonnées ; 350 militaires et 200 gendarmes sont aujourd’hui déployés sur les réseaux fluviaux ou en forêt pour démanteler les sites d’orpaillage illégaux. <br />
<br />
Depuis 2000, le préfet de Guyane prend une succession d’arrêtés décrétant l’établissement de postes fixes de gendarmerie aux fins de contrôles de police administrative. La prorogation répétée de l’arrêté institue la mise en place de barrages permanents et permet des contrôles d’identité systématiques. <br />
<br />
Depuis mars 2013, le barrage militaire permanent de Bélizon a été déplacé sur le pont de Régina, proche de la frontière brésilienne. Un second barrage est en fonction à Iracoubo, dans l’Ouest guyanais à proximité de la frontière Surinamaise. <br />
<br />
Les passeurs s’adaptent à cette nouvelle situation et s’organisent. Pour rejoindre Cayenne par la mer, la pirogue part dans la soirée d’Oiapoque sur la rive brésilienne et arrive sur le Mahury le lendemain soir, coût : 90 euros. Par la forêt, c’est un peu plus cher. Il faut compter 150 euros jusqu’à Cayenne, 200 euros pour Kourou et 250 euros pour Saint-Laurent. Les passeurs font monter les clandestins en voiture à Saint-Georges, les déposent quelques kilomètres avant le barrage de gendarmerie et les récupèrent juste après.
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  • Brazil, Amazonas, rio Negro, Manaus.<br />
<br />
Nettoyage des eaux du rio Negro et du rio Solimoes. Chaque jour, le Genesis recupere les dechets de surface de l'agglomeration rejetes dans les eaux du port.
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  • Barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.
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  • Barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.
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  • Brésil, Amapa.<br />
  <br />
Ilha do sol, "l'ile du soleil". D'un cote de l'ile la Guyane, de l'autre le Bresil.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
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Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.  <br />
 <br />
La construction d’un pont de 378 mètres de long entre Saint-Georges et Oiapoque devrait permettre le passage du fleuve.  Projet initié en 1997 par le président Jacques  Chirac  et  son   homologue brésilien Fernando Henrique Cardoso, cet ouvrage a mis des années à voir le jour. Sa construction n'a débuté qu'en 2008 et s'est achevée en 2011. Depuis, les travaux de ses voies d'accès ou la signature d'accords transfrontaliers entre la France et le Brésil s'éternisent et il n’est toujours pas ouvert à la circulation.  <br />
 <br />
Il s'érige maintenant en barrière sur un territoire difficilement contrôlable et transforme un espace de libre passage en zone douanière. Avec sa mise en service, il va falloir bloquer les marchandises non conformes aux normes européennes et les voyageurs clandestins, c’est à dire l’essentiel du trafic. <br />
 <br />
Pendant qu'au pied du pont, coté guyanais, un effectif renforcé d’une soixantaine d’agents de la Police aux frontières française patientent, jour et nuit, légaux ou clandestins, orpailleurs, amérindiens et autres refoulés continuent de passer par le fleuve.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
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Camp du 3eme REI de la Légion étrangère.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
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Vue sur le quartier de l'invasion, extension d'Oiapoque face à Saint-Georges. Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.
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  • RN6, Guyane, 2015. Transport de grumes de bois.
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  • Brésil, Para, rio Tapajos. Communauté d'agriculteurs.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, 2015
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  • Lac de retenue du barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.<br />
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Pour répondre à la forte augmentation des besoins énergétiques de la Guyane au début des années 1980, le barrage de Petit-Saut est construit sur le fleuve Sinnamary et mis en service en 1994. Sa retenue d’eau s’étend sur 310 km². Compte tenu de la taille de la forêt à inonder, il n'a pas été procédé à la déforestation du site. Vingt ans après son ouverture le spectacle est apocalyptique. <br />
En dehors de l’hélicoptère, la traversée du lac en pirogue reste l’unique moyen de se rendre à Saint-Élie.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
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Tapouille brésilienne. Le fleuve est un bassin de vie pour ses riverains qui admettent difficilement les réalités de la frontière.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
<br />
Le fleuve est un bassin de vie pour ses riverains qui admettent difficilement les réalités de la frontière. Cent cinquante piroguiers vivent du transport fluvial entre les rives guyanaise et brésilienne de l‘Oyapock. Ils assurent sans discontinuer la traversée des enfants brésiliens scolarisés à Saint-Georges, des enseignants français qui habitent sur la rive brésilienne, des brésiliens qui viennent acheter du pain à Saint-Georges, des guyanais qui vont s’approvisionner à Oiapoque, des brésiliennes en quête de compagnie et des français en quête de brésiliennes.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
 <br />
Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.  <br />
 <br />
La construction d’un pont de 378 mètres de long entre Saint-Georges et Oiapoque devrait permettre le passage du fleuve.  Projet initié en 1997 par le président Jacques  Chirac  et  son   homologue brésilien Fernando Henrique Cardoso, cet ouvrage a mis des années à voir le jour. Sa construction n'a débuté qu'en 2008 et s'est achevée en 2011. Depuis, les travaux de ses voies d'accès ou la signature d'accords transfrontaliers entre la France et le Brésil s'éternisent et il n’est toujours pas ouvert à la circulation.  <br />
 <br />
Il s'érige maintenant en barrière sur un territoire difficilement contrôlable et transforme un espace de libre passage en zone douanière. Avec sa mise en service, il va falloir bloquer les marchandises non conformes aux normes européennes et les voyageurs clandestins, c’est à dire l’essentiel du trafic. <br />
 <br />
Pendant qu'au pied du pont, coté guyanais, un effectif renforcé d’une soixantaine d’agents de la Police aux frontières française patientent, jour et nuit, légaux ou clandestins, orpailleurs, amérindiens et autres refoulés continuent de passer par le fleuve.
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  • Débarcadère du PK6, lac de retenue du barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.<br />
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Le village de Saint-Elie reste pratiquement inaccessible par des moyens légaux. En l’absence de  piste d’atterrissage pour les  avions, on ne s’y rend qu'en hélicoptère, ou alors depuis la route nationale du littoral, en empruntant un chemin de 27 km tracé dans la forêt, (en principe seulement autorisé aux agent EDF), jusqu’au barrage de Petit-Saut. Il traverser en pirogue le lac de retenue du barrage jusqu'au débarcadère du PK6 et après une heure et demie de navigation, terminer en 4×4 26 km de piste, ce trajet par la "route" peut durer de 6 heures à 2 jours selon la saison.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
<br />
Saint-Elie est un des plus anciens villages de l’intérieur guyanais, créé par l’orpaillage au XIXe siècle. Pratiquement déserté et très fortement enclavé, Saint-Élie a connu sa période de gloire avec la saga de l’orpaillage illégale au début des années 2000. Plusieurs centaines de clandestins Brésiliens s’y installent. Le bourg devient hors de contrôle. En 2008, l’opération Harpie menée par les Forces Armées en Guyane oblige les clandestins à quitter les lieux et 22 commerçants de Saint-Élie sont appelés à comparaître pour complicité d’orpaillage illégal. Saint-Élie devient un village fantôme avec ses 38 électeurs inscrits mais installés pour la large majorité sur le littoral guyanais. De fait une dizaine de personnes vivent aujourd’hui sur place : cinq gendarmes mobiles qui se relaient toutes les deux semaines et veillent à ce qu'aucun clandestin ne s'installe, au moins deux agents municipaux permanents, un brésilien et un unique commerçant qui attend le retour des clandestins.
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  • Traversée du lac de retenue du barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.<br />
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Le village de Saint-Elie reste pratiquement inaccessible par des moyens légaux. En l’absence de  piste d’atterrissage pour les  avions, on ne s’y rend qu'en hélicoptère, ou alors depuis la route nationale du littoral, en empruntant un chemin de 27 km tracé dans la forêt, (en principe seulement autorisé aux agent EDF), jusqu’au barrage de Petit-Saut. Il traverser en pirogue le lac de retenue du barrage jusqu'au débarcadère du PK6 et après une heure et demie de navigation, terminer en 4×4 26 km de piste, ce trajet par la "route" peut durer de 6 heures à 2 jours selon la saison.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
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Bourg artificiel créé autour d’un arbre sacré pour regrouper les populations et faciliter l’implantation de l’administration française sur le Haut-Oyapock, Camopi se situe à présent à l’intérieur du tracé d’un parc national. <br />
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En 1992 lors du premier Sommet de la Terre la France annonce sa volonté de créer un parc en Guyane. En février 1993, une mission d’étude se met en place. D’un caractère trop environnementaliste délaissant les populations, le premier projet est rejeté en 1995. Un second, élaboré entre 1998 et 2000 obtient l’adhésion des communautés locales, mais essuie le refus des collectivités territoriales. Un des points de blocage concerne l’accès aux ressources naturelles et leur exploitation. Finalement, le projet suivant est entériné en 2007 et officialise l’existence du Parc Amazonien de Guyane. <br />
<br />
Il englobe plus de 3 millions d’hectares compris dans le centre et la portion sud de la Guyane correspondant à la zone à accès réglementé. Avec une « zone de coeur » et une « zone de libre adhésion » qui concerne les communes de Maripasoula, Papaïchton, Saül, Saint-Elie et Camopi, c’est la plus grande zone protégée d'Europe.<br />
Ses missions sont celles des parcs nationaux français avec des adaptations liées aux contextes guyanais. Le PAG a pour but « de contribuer au développement des communautés d’habitants qui tirent traditionnellement leurs moyens de subsistance de la forêt, en prenant en compte leur mode de vie traditionnel et de participer à un ensemble de réalisations et d’améliorations d’ordre social, économique et culturel dans le cadre du projet de développement durable défini par la charte du parc national ». La loi veut que les acteurs du territoire soient associés à l’administration du Parc et que les autorités coutumières soient représentées au conseil d’administration.<br />
<br />
Concrètement, le ara et le singe atèle sont protégés, la chasse devient réglementée et la culture traditionnelle de l’artisanat pour touristes.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015.<br />
<br />
La commune de Saint-Georges s’étend sur 2320 km2 et doit son origine à la création d'un bagne dont il ne reste plus de trace. Ce camp construit en 1853 pour contenir la présence brésilienne est une des pires expériences de la déportation guyanaise. Du fait des maladies tropicales, c’est un des bagnes où la mortalité est la plus forte. Face à l'hécatombe, on y envoie les condamnés d'origine africaine jugés plus résistants. Bien sur le taux de mortalité ne faiblit pas et le camp est fermé en 1863. Après la découverte d'or en 1885, Saint-Georges se repeuple et devient un camp de base pour l’orpaillage. La commune de Saint-Georges de l'Oyapock est officiellement créée en 1946.<br />
<br />
Au début des années 2000, Saint-Georges est un village créole totalement enclavé, tourné vers le Brésil, accessible par une piste commandée par l’État à la légion et desservie par des taxis clandestins locaux, c’est à dire brésiliens. Une liaison aérienne irrégulière permet d’effectuer les déplacements vers Cayenne, la capitale. L’ouverture de la Route Nationale 2 permet de rallier le littoral en 3 heures depuis 2003, l'aérodrome n'est plus utilisé que par les hélicoptères desservant le centre de santé. Jusque-là très isolée, Saint-Georges a développé une stratégie sociale, économique et culturelle structurée par le fleuve, véritable communauté de vie pour ses riverains qui parlent à la fois brésilien et français, créole et amérindien.<br />
<br />
La bourgade ouvre l’oeil deux fois par jour : quand les écoliers sortent à 13h30 et quand les deux bars restaurants se réveillent à 18h. Entre temps, rien. Ou presque. Le 7 de chaque mois, au moment du versement des prestations sociales, St Georges s’anime. Pendant 48h, les commerçants sortent leurs ardoises, le distributeur d’argent s’essouffle et les cadavres de Heineken s’accumulent. Sur la place, les buveurs de rhum de l’administration publique pestent contre les buveurs de bière demandeurs d’emploi.
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  • Trois-Sauts, Guyane, 2015.<br />
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Dans le Haut-Oyapock, les populations amérindiennes vivent au sein de communautés selon des règles coutumières qui leur sont propres et la limite frontalière délimitée par le fleuve qu’ils traversent sans cesse reste artificielle. Si une naissance survenue en France n’a pas été déclarée dans le délai de trois jours, l’officier de l’état civil ne peut pas de lui-même la transcrire sur ses registres. Il ne peut le faire que sur le fondement d’un jugement rendu par le tribunal de grande instance du lieu de naissance de l’enfant.<br />
<br />
Sans présence systématique d’officier d’état civil sur place, il est souvent difficile préciser un lieu de naissance et une filiation française. Une partie importante de la population est donc française mais sans papiers, privée des droits sociaux et politiques issus de la nationalité française.
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  • Pont de Régina, barrage militaire permanent, Guyane, 2015. <br />
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Eldorado européen enclavé en Amazonie, la Guyane, avec son niveau de vie élevé, son système de couverture sociale et ses ressources naturelles, suscite l’intérêt des populations voisines. Dans un premier temps, la construction du centre spatial de Kourou a attiré une importante main d’œuvre clandestine et depuis le début des années 2000, l’envol du cours de l’or entraine un afflux massif de garimpeiros illégaux depuis le Suriname ou le Brésil. <br />
<br />
Le gouvernement français tente de réagir à cette perte de souveraineté nationale sur le territoire guyanais. Depuis 2002, les services de la police, des douanes, de la gendarmerie et de la légion sont associés dans des opérations coordonnées ; 350 militaires et 200 gendarmes sont aujourd’hui déployés sur les réseaux fluviaux ou en forêt pour démanteler les sites d’orpaillage illégaux. <br />
<br />
Depuis 2000, le préfet de Guyane prend une succession d’arrêtés décrétant l’établissement de postes fixes de gendarmerie aux fins de contrôles de police administrative. La prorogation répétée de l’arrêté institue la mise en place de barrages permanents et permet des contrôles d’identité systématiques. <br />
<br />
Depuis mars 2013, le barrage militaire permanent de Bélizon a été déplacé sur le pont de Régina, proche de la frontière brésilienne. Un second barrage est en fonction à Iracoubo, dans l’Ouest guyanais à proximité de la frontière Surinamaise. <br />
<br />
Les passeurs s’adaptent à cette nouvelle situation et s’organisent. Pour rejoindre Cayenne par la mer, la pirogue part dans la soirée d’Oiapoque sur la rive brésilienne et arrive sur le Mahury le lendemain soir, coût : 90 euros. Par la forêt, c’est un peu plus cher. Il faut compter 150 euros jusqu’à Cayenne, 200 euros pour Kourou et 250 euros pour Saint-Laurent. Les passeurs font monter les clandestins en voiture à Saint-Georges, les déposent quelques kilomètres avant le barrage de gendarmerie et les récupèrent juste après.
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  • Brazil, Amazonas, rio Negro, Manaus. Plage sauvage face à Manaus.
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  • Brazil, Amazonas, rio Negro, Manaus. Entree dans la favela de Sao Raimundo.Le courant du fleuve accumule ici les dechets de surface de l'agglomeration rejetés dans les eaux du port.
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  • Brazil, Amazonas, rio Negro, Manaus. Entree de la favela Sao Raimundo.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015.
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  • Brésil, Amazonas, rio Amazonas. Un producteur de bananes s'ammarre au passage d'un bateau pour livrer sa recolte qui sera transportée et vendue à Manaus.
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  • Colombie, Amazonas, rio Amazonas.<br />
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Saison des pluies.
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  • Maroni, Guyane, 2015.<br />
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Transport fluvial.<br />
Lieu de vie et de passage, le Maroni reste la principale voie d’accès pour les communes isolées de l’Ouest guyanais. Une liaison aérienne régulière a été ouverte pour desservir les communes de Grand-Santi et Maripasoula en moins de deux heures de vol, elle ne concerne que le transport des personnes en situation régulière. Le fret et les personnes sans papier passent par le fleuve. Il faut compter 2 jours au départ de Saint-Laurent pour rejoindre Grand-Santi, trois pour Maripasoula. Les transporteurs réguliers guyanais ne prennent théoriquement plus les passagers, chaque matin les piroguiers surinamais d’Albina organisent des départs pour remonter le fleuve et alimenter les chantiers aurifères clandestins ou les communes isolées.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
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Saint-Elie est un des plus anciens villages de l’intérieur guyanais, créé par l’orpaillage au XIXe siècle. Pratiquement déserté et très fortement enclavé, Saint-Élie a connu sa période de gloire avec la saga de l’orpaillage illégale au début des années 2000. Plusieurs centaines de clandestins Brésiliens s’y installent. Le bourg devient hors de contrôle. En 2008, l’opération Harpie menée par les Forces Armées en Guyane oblige les clandestins à quitter les lieux et 22 commerçants de Saint-Élie sont appelés à comparaître pour complicité d’orpaillage illégal. Saint-Élie devient un village fantôme avec ses 38 électeurs inscrits mais installés pour la large majorité sur le littoral guyanais. De fait une dizaine de personnes vivent aujourd’hui sur place : cinq gendarmes mobiles qui se relaient toutes les deux semaines et veillent à ce qu'aucun clandestin ne s'installe, au moins deux agents municipaux permanents, un brésilien et un unique commerçant qui attend le retour des clandestins. Si le territoire de la commune s'étend sur 5680 km2, le bourg de Saint-Elie bâti à flanc de colline et assoupi sur un gisement d'or n’est plus propriétaire de l’intégralité de son foncier. Le village est maintenant cerné par des opérateurs miniers légaux. <br />
<br />
L’actuelle équipe à la tête de la mairie s’attache à entretenir au mieux les espaces municipaux pour que le village continue d’exister. Une société privée détache sur place une équipe d’agents de nettoyage qui, comme les gendarmes, se relaient toutes les deux semaines pour tondre les pelouses de la bourgade oubliée.
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  • Route Nationale 2, Guyane, 2015.<br />
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Le réseau routier guyanais, peu développé, est apparu dans les années 1970. Principalement constitué d’un axe de près de 450 km (RN1/RN2, il relie Saint Laurent du Maroni à Saint-Georges de l’Oyapock, ou plus globalement reliant les frontières respectives du Suriname à l’Ouest et du Brésil à l’Est.<br />
<br />
Les routes traversent maintenant les grands fleuves guyanais sur des ponts impressionnants. Avant leur récente construction, des bacs transportaient les personnes, marchandises et véhicules d'une rive à l'autre le long de la piste. D'abord exclusivement situé sur le littoral, le réseau est constitué par la seule la Route Nationale 1 et dessert les zones les plus peuplées : Cayenne, Kourou et Saint Laurent du Maroni. <br />
<br />
La construction en 2003 d’un pont qui traverse l’Approuague à Régina permet le désenclavement de l’Est guyanais avec la construction de la Route Nationale 2 qui relie Cayenne à Saint-Georges de l'Oyapock. Terminée en 2005, en saison des pluies la route subit une dégradation continuelle et plusieurs portions sont régulièrement impraticables.<br />
Prolongée par la BR-156 jusqu’à Macapa sur le delta de l’Amazone, la RN2 rejoindra Oiapoque, ville brésilienne frontalière qui fait face à Saint-Georges, lorsque le pont sur l'Oyapock sera inauguré. Terminé depuis trois ans, il n’est toujours pas ouvert à la circulation, après plusieurs annonces, plus aucune date d’inauguration n’est officiellement retenue.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
 <br />
Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.  <br />
 <br />
La construction d’un pont de 378 mètres de long entre Saint-Georges et Oiapoque devrait permettre le passage du fleuve.  Projet initié en 1997 par le président Jacques  Chirac  et  son   homologue brésilien Fernando Henrique Cardoso, cet ouvrage a mis des années à voir le jour. Sa construction n'a débuté qu'en 2008 et s'est achevée en 2011. Depuis, les travaux de ses voies d'accès ou la signature d'accords transfrontaliers entre la France et le Brésil s'éternisent et il n’est toujours pas ouvert à la circulation.  <br />
 <br />
Il s'érige maintenant en barrière sur un territoire difficilement contrôlable et transforme un espace de libre passage en zone douanière. Avec sa mise en service, il va falloir bloquer les marchandises non conformes aux normes européennes et les voyageurs clandestins, c’est à dire l’essentiel du trafic. <br />
 <br />
Pendant qu'au pied du pont, coté guyanais, un effectif renforcé d’une soixantaine d’agents de la Police aux frontières française patientent, jour et nuit, légaux ou clandestins, orpailleurs, amérindiens et autres refoulés continuent de passer par le fleuve.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
 <br />
Vue sur le quartier de l'invasion, extension d'Oiapoque face à Saint-Georges. Fleuve frontière et voie de communication naturelle entre les deux pays, l’Oyapock sépare la Guyane du Brésil. Ici, les riverains sont géographiquement, mais aussi culturellement ou économiquement plus proches de la rive opposée que de leurs capitales régionales. La France et le Brésil travaillent pourtant à l’achèvement d’une liaison routière qui reliera de façon terrestre la Guyane française à l’État brésilien de l’Amapà et plus globalement l’Union Européenne au Mercosul.
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  • Fleuve Oyapock, zone à accès réglementé, Guyane, 2015.<br />
<br />
En 1930, un décret divise le territoire guyanais en deux entités administratives distinctes : la Guyane française, le long de la bande côtière jusqu’à 60 km à l’intérieur des terres et le “Territoire de l’Inini”, qui couvre 90% de la colonie guyanaise au sud de cette ligne. Cette division officialise la coexistence des deux espaces : le Littoral structuré par la colonisation française et l’Intérieur jamais totalement maîtrisé. Pour le gouvernement en place, il s’agit de créer une colonie dans la colonie pour organiser directement l’exploitation de l’Intérieur en le soustrayant à l’agitation politique locale qui ne concerne plus que le littoral. Le territoire de l’Inini est placé sous le contrôle direct du sous-préfet de Saint-Laurent du Maroni qui joue le rôle de gouverneur. Cette nouvelle entité englobe les territoires de trois peuples amérindiens de Guyane, les Wayana, les Wayãmpi et les Teko à qui on permet de vivre selon les règles de leur droit coutumier. La circulation dans le sud du territoire est soumise à l’autorisation.<br />
<br />
En 1946, la colonie devient département. Le nouveau DOM reste séparé en deux arrondissements : celui de Cayenne, qui correspond au littoral, et celui de l’Inini qui reprend les limites du “Territoire de l’Inini.” En 1969, à l’occasion d’un nouveau découpage administratif du territoire guyanais en deux arrondissements Est et Ouest, l’Intérieur est intégré au département. En 1970, motivé par des justifications culturelles, sanitaires et sécuritaires, un arrêté préfectoral délimite une “zone à accès réglementé” et coupe de nouveau la Guyane en une partie nord librement accessible et en une partie sud à accès contrôlé par la Préfecture. La zone située au sud d'une ligne définie par Camopi sur le fleuve Oyapock et le confluent de la crique Waki et du fleuve Maroni est soumise à autorisation. Cet arrêté, abrogé en 1977, remplacé et complété en 1978 est toujours en vigueur aujourd’hui.
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  • Fleuve Oyapock, zone à accès réglementé, Guyane, 2015.<br />
<br />
En 1930, un décret divise le territoire guyanais en deux entités administratives distinctes : la Guyane française, le long de la bande côtière jusqu’à 60 km à l’intérieur des terres et le “Territoire de l’Inini”, qui couvre 90% de la colonie guyanaise au sud de cette ligne. Cette division officialise la coexistence des deux espaces : le Littoral structuré par la colonisation française et l’Intérieur jamais totalement maîtrisé. Pour le gouvernement en place, il s’agit de créer une colonie dans la colonie pour organiser directement l’exploitation de l’Intérieur en le soustrayant à l’agitation politique locale qui ne concerne plus que le littoral. Le territoire de l’Inini est placé sous le contrôle direct du sous-préfet de Saint-Laurent du Maroni qui joue le rôle de gouverneur. Cette nouvelle entité englobe les territoires de trois peuples amérindiens de Guyane, les Wayana, les Wayãmpi et les Teko à qui on permet de vivre selon les règles de leur droit coutumier. La circulation dans le sud du territoire est soumise à l’autorisation.<br />
<br />
En 1946, la colonie devient département. Le nouveau DOM reste séparé en deux arrondissements : celui de Cayenne, qui correspond au littoral, et celui de l’Inini qui reprend les limites du “Territoire de l’Inini.” En 1969, à l’occasion d’un nouveau découpage administratif du territoire guyanais en deux arrondissements Est et Ouest, l’Intérieur est intégré au département. En 1970, motivé par des justifications culturelles, sanitaires et sécuritaires, un arrêté préfectoral délimite une “zone à accès réglementé” et coupe de nouveau la Guyane en une partie nord librement accessible et en une partie sud à accès contrôlé par la Préfecture. La zone située au sud d'une ligne définie par Camopi sur le fleuve Oyapock et le confluent de la crique Waki et du fleuve Maroni est soumise à autorisation. Cet arrêté, abrogé en 1977, remplacé et complété en 1978 est toujours en vigueur aujourd’hui.
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  • Trois-Sauts, Guyane, 2015.<br />
<br />
Étendue sur 10 030 km², la commune amérindienne de Camopi est composée de 1 623 habitants répartis en plusieurs zones de vie : le bourg et ses écarts le long de la rivière Camopi,  Trois-Sauts et ses villages, à l’extrême sud de la Guyane, le long de l’Oyapock. L'autorisation préfectorale nécessaire pour se rendre dans cette zone réservée depuis 1970 a  été  supprimée  en  juin  2013 pour accéder au bourg de Camopi mais reste obligatoire pour remonter l’Oyapock jusqu'à Trois-Sauts. Plus de 600 amérindiens Wayãmpi y vivent dans des villages accessibles uniquement par voie fluviale, aucune route ne les reliant au reste du département. Lorsque les eaux sont basses, il faut jusqu’à deux jours de pirogue pour les rejoindre depuis le bourg ou cinq jours de navigation depuis Saint-Georges de l’Oyapock à deux cents kilomètres en aval.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
<br />
Départ des premières pirogues d’écoliers.<br />
Le fleuve est un bassin de vie pour ses riverains qui admettent difficilement les réalités de la frontière. Cent cinquante piroguiers vivent du transport fluvial entre les rives guyanaise et brésilienne de l‘Oyapock. Ils assurent sans discontinuer la traversée des enfants brésiliens scolarisés à Saint-Georges, des enseignants français qui habitent sur la rive brésilienne, des brésiliens qui viennent acheter du pain à Saint-Georges, des guyanais qui vont s’approvisionner à Oiapoque, des brésiliennes en quête de compagnie et des français en quête de brésiliennes.
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  • Camopi, Guyane, 2015.<br />
<br />
La commune de Camopi s’étend en pays amérindien Teko et Wayãmpi sur une superficie de 10 030 km² au Sud Est de la Guyane. La commune créée en 1969 est constituée d’une zone d’administration centrale, le bourg de Camopi et d’une zone de vie annexe dans les villages de Trois-Sauts à une journée de pirogue en saison haute et deux jours en saison sèche.<br />
Commune la plus enclavée de la Guyane, les activités économiques y sont quasi inexistantes. Un transporteur fluvial fait le lien avec Saint-Georges de façon hebdomadaire, en fonction des besoins. Le voyage peut durer entre quatre heures et deux jours. Une annexe du collège de Saint-Georges a été ouverte en 2008.<br />
Jusqu’alors les enfants étaient scolarisés à Saint-Georges, à deux cents kilomètres en aval et hébergés dans un home indien, un pensionnat catholique. Une piste d’aviation inutilisable en saison des pluies est en cours d’aménagement. Camopi est situé dans une région aurifère qui fait partie des plus riches du monde en matière de biodiversité. Sans autre réelle perspective de vie, certains habitants participent aux transports fluviaux qui alimentent les sites d’orpaillage illégaux de la région.<br />
<br />
Les suicides récurrents qui touchent la communauté amérindienne de Camopi depuis quelques années ont remis en question le maintien de la zone d'accès réglementé mise en place en 1970, qui limite les apports de l’extérieur et contribue à l’isolement de la commune. A la demande de la population, le préfet a extrait le bourg de Camopi de cette zone soumise à autorisation le 14 juin 2013. Un accord préfectoral est toujours nécessaire pour remonter dans les écarts le long de la rivière Camopi et dans les villages de Trois-Sauts.
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  • Trois-Sauts, janvier 2015.<br />
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Étendue sur 10 030 km², la commune amérindienne de Camopi est composée de 1 623 habitants répartis en plusieurs zones de vie : le bourg et ses écarts le long de la rivière Camopi,  Trois-Sauts et ses villages, à l’extrême sud de la Guyane le long de l’Oyapock, face au Suriname. L'autorisation préfectorale nécessaire pour se rendre dans cette zone réservée depuis 1970 a  été  supprimée  en  juin  2013 pour accéder au bourg de Camopi mais reste obligatoire pour remonter l’Oyapock jusqu'à Trois-Sauts. Plus de 600 amérindiens Wayãmpi y vivent dans des villages accessibles uniquement par voie fluviale, aucune route ne les reliant au reste du département. Les populations amérindiennes vivent au sein de communautés selon des règles coutumières qui leur sont propres et la limite frontalière délimitée par le fleuve Oyapock qu’ils traversent sans cesse reste artificielle.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
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Départ des premières pirogues d’écoliers.<br />
Le fleuve est un bassin de vie pour ses riverains qui admettent difficilement les réalités de la frontière. Cent cinquante piroguiers vivent du transport fluvial entre les rives guyanaise et brésilienne de l‘Oyapock. Ils assurent sans discontinuer la traversée des enfants brésiliens scolarisés à Saint-Georges, des enseignants français qui habitent sur la rive brésilienne, des brésiliens qui viennent acheter du pain à Saint-Georges, des guyanais qui vont s’approvisionner à Oiapoque, des brésiliennes en quête de compagnie et des français en quête de brésiliennes.
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  • Saint-Elie, Guyane, 2015.<br />
<br />
Saint-Elie est un des plus anciens villages de l’intérieur guyanais, créé par l’orpaillage au XIXe siècle. Pratiquement déserté et très fortement enclavé, Saint-Élie a connu sa période de gloire avec la saga de l’orpaillage illégale au début des années 2000. Plusieurs centaines de clandestins Brésiliens s’y installent. Le bourg devient hors de contrôle. En 2008, l’opération Harpie menée par les Forces Armées en Guyane oblige les clandestins à quitter les lieux et 22 commerçants de Saint-Élie sont appelés à comparaître pour complicité d’orpaillage illégal. Saint-Élie devient un village fantôme avec ses 38 électeurs inscrits mais installés pour la large majorité sur le littoral guyanais. De fait une dizaine de personnes vivent aujourd’hui sur place : cinq gendarmes mobiles qui se relaient toutes les deux semaines et veillent à ce qu'aucun clandestin ne s'installe, au moins deux agents municipaux permanents, un brésilien et un unique commerçant qui attend le retour des clandestins.
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  • Vila Brasil, Brésil, 2015.<br />
<br />
Camopi fait face à Vila Brasil situé sur une presqu’ile de la rive opposée de l’Oyapock. Ce village brésilien à l’origine clandestin, sans aucune structure administrative est devenu un district d’Oiapoque depuis 2011. Il n’y pas d’eau courante et pas de route d’accès. Pourtant, ses habitants ont créé leur propre système qui fonctionne parfaitement et parfois mieux qu’à Camopi. Contrairement au bourg guyanais où il n’y a rien, ici on trouve tout ce qu’il faut.<br />
<br />
Construit dans un premier temps pour alimenter les sites d’orpaillages illégaux, ce comptoir vit maintenant de l’argent dépensé par les Amérindiens de la commune et s’endort entre deux périodes d’allocation. Le fret arrive alors quotidiennement d’Oiapoque par pirogue, les commerces et les restaurants font le plein.<br />
<br />
L’argent des amérindiens d’abord dépensé pour les fournitures scolaires et les vêtements des enfants est ensuite surtout destiné à l’achat d’alcools divers, de nourriture en boite et d’objets de pacotille exotiques à des tarifs dignes de la prohibition. Certains vont même jusqu’à vendre du poisson ou du gibier aux amérindiens.<br />
<br />
Les habitants du bourg viennent s’y approvisionner et s’y enivrer en voisins, ceux des villages distants, après avoir fait le plein de produits de première nécessité y résident quelques jours, le temps de dépenser leurs salaires, avant de repartir titubants vers leurs pirogues.
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  • Vila Brasil, Brésil, 2015.<br />
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Camopi fait face à Vila Brasil situé sur une presqu’ile de la rive opposée de l’Oyapock. Ce village brésilien à l’origine clandestin, sans aucune structure administrative est devenu un district d’Oiapoque depuis 2011. Il n’y pas d’eau courante et pas de route d’accès. Pourtant, ses habitants ont créé leur propre système qui fonctionne parfaitement et parfois mieux qu’à Camopi. Contrairement au bourg guyanais où il n’y a rien, ici on trouve tout ce qu’il faut.<br />
<br />
Construit dans un premier temps pour alimenter les sites d’orpaillages illégaux, ce comptoir vit maintenant de l’argent dépensé par les Amérindiens de la commune et s’endort entre deux périodes d’allocation. Le fret arrive alors quotidiennement d’Oiapoque par pirogue, les commerces et les restaurants font le plein.<br />
<br />
L’argent des amérindiens d’abord dépensé pour les fournitures scolaires et les vêtements des enfants est ensuite surtout destiné à l’achat d’alcools divers, de nourriture en boite et d’objets de pacotille exotiques à des tarifs dignes de la prohibition. Certains vont même jusqu’à vendre du poisson ou du gibier aux amérindiens.<br />
<br />
Les habitants du bourg viennent s’y approvisionner et s’y enivrer en voisins, ceux des villages distants, après avoir fait le plein de produits de première nécessité y résident quelques jours, le temps de dépenser leurs salaires, avant de repartir titubants vers leurs pirogues.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015.<br />
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La commune de Saint-Georges s’étend sur 2320 km2 et doit son origine à la création d'un bagne dont il ne reste plus de trace. Ce camp construit en 1853 pour contenir la présence brésilienne est une des pires expériences de la déportation guyanaise. Du fait des maladies tropicales, c’est un des bagnes où la mortalité est la plus forte. Face à l'hécatombe, on y envoie les condamnés d'origine africaine jugés plus résistants. Bien sur le taux de mortalité ne faiblit pas et le camp est fermé en 1863. Après la découverte d'or en 1885, Saint-Georges se repeuple et devient un camp de base pour l’orpaillage. La commune de Saint-Georges de l'Oyapock est officiellement créée en 1946.<br />
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Au début des années 2000, Saint-Georges est un village créole totalement enclavé, tourné vers le Brésil, accessible par une piste commandée par l’État à la légion et desservie par des taxis clandestins locaux, c’est à dire brésiliens. Une liaison aérienne irrégulière permet d’effectuer les déplacements vers Cayenne, la capitale. L’ouverture de la Route Nationale 2 permet de rallier le littoral en 3 heures depuis 2003, l'aérodrome n'est plus utilisé que par les hélicoptères desservant le centre de santé. Jusque-là très isolée, Saint-Georges a développé une stratégie sociale, économique et culturelle structurée par le fleuve, véritable communauté de vie pour ses riverains qui parlent à la fois brésilien et français, créole et amérindien.<br />
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La bourgade ouvre l’oeil deux fois par jour : quand les écoliers sortent à 13h30 et quand les deux bars restaurants se réveillent à 18h. Entre temps, rien. Ou presque. Le 7 de chaque mois, au moment du versement des prestations sociales, St Georges s’anime. Pendant 48h, les commerçants sortent leurs ardoises, le distributeur d’argent s’essouffle et les cadavres de Heineken s’accumulent. Sur la place, les buveurs de rhum de l’administration publique pestent contre les buveurs de bière demandeurs d’emploi.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015.<br />
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La commune de Saint-Georges s’étend sur 2320 km2 et doit son origine à la création d'un bagne dont il ne reste plus de trace. Ce camp construit en 1853 pour contenir la présence brésilienne est une des pires expériences de la déportation guyanaise. Du fait des maladies tropicales, c’est un des bagnes où la mortalité est la plus forte. Face à l'hécatombe, on y envoie les condamnés d'origine africaine jugés plus résistants. Bien sur le taux de mortalité ne faiblit pas et le camp est fermé en 1863. Après la découverte d'or en 1885, Saint-Georges se repeuple et devient un camp de base pour l’orpaillage. La commune de Saint-Georges de l'Oyapock est officiellement créée en 1946.<br />
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Au début des années 2000, Saint-Georges est un village créole totalement enclavé, tourné vers le Brésil, accessible par une piste commandée par l’État à la légion et desservie par des taxis clandestins locaux, c’est à dire brésiliens. Une liaison aérienne irrégulière permet d’effectuer les déplacements vers Cayenne, la capitale. L’ouverture de la Route Nationale 2 permet de rallier le littoral en 3 heures depuis 2003, l'aérodrome n'est plus utilisé que par les hélicoptères desservant le centre de santé. Jusque-là très isolée, Saint-Georges a développé une stratégie sociale, économique et culturelle structurée par le fleuve, véritable communauté de vie pour ses riverains qui parlent à la fois brésilien et français, créole et amérindien.<br />
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La bourgade ouvre l’oeil deux fois par jour : quand les écoliers sortent à 13h30 et quand les deux bars restaurants se réveillent à 18h. Entre temps, rien. Ou presque. Le 7 de chaque mois, au moment du versement des prestations sociales, St Georges s’anime. Pendant 48h, les commerçants sortent leurs ardoises, le distributeur d’argent s’essouffle et les cadavres de Heineken s’accumulent. Sur la place, les buveurs de rhum de l’administration publique pestent contre les buveurs de bière demandeurs d’emploi.
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  • Fleuve Oyapock, Saut Maripa, Guyane, 2015.<br />
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En 1930, un décret divise le territoire guyanais en deux entités administratives distinctes : la Guyane française, le long de la bande côtière jusqu’à 60 km à l’intérieur des terres et le “Territoire de l’Inini”, qui couvre 90% de la colonie guyanaise au sud de cette ligne. Cette division officialise la coexistence des deux espaces : le Littoral structuré par la colonisation française et l’Intérieur jamais totalement maîtrisé. Pour le gouvernement en place, il s’agit de créer une colonie dans la colonie pour organiser directement l’exploitation de l’Intérieur en le soustrayant à l’agitation politique locale qui ne concerne plus que le littoral. Le territoire de l’Inini est placé sous le contrôle direct du sous-préfet de Saint-Laurent du Maroni qui joue le rôle de gouverneur. Cette nouvelle entité englobe les territoires de trois peuples amérindiens de Guyane, les Wayana, les Wayãmpi et les Teko à qui on permet de vivre selon les règles de leur droit coutumier. La circulation dans le sud du territoire est soumise à l’autorisation préalable.<br />
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En 1946, la colonie devient département. Le nouveau DOM reste séparé en deux arrondissements : celui de Cayenne, qui correspond au littoral, et celui de l’Inini qui reprend les limites du “Territoire de l’Inini.” En 1969, à l’occasion d’un nouveau découpage administratif du territoire guyanais en deux arrondissements Est et Ouest, l’Intérieur est intégré au département. En 1970, motivé par des justifications culturelles, sanitaires et sécuritaires, un arrêté préfectoral délimite une “zone à accès réglementé” et coupe de nouveau la Guyane en une partie nord librement accessible et en une partie sud à accès contrôlé par la Préfecture. La zone située au sud d'une ligne définie par Camopi sur le fleuve Oyapock et le confluent de la crique Waki et du fleuve Maroni est soumise à autorisation. Cet arrêté, abrogé en 1977, remplacé et complété en 1978 est toujours en vigueur aujourd’hui.
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  • Brazil, Amazonas, rio Amazonas. Transport fluvial.
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  • Brazil, Amazonas, rio Negro, Manaus. Port flottant.
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  • Barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.
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  • Saint-Georges de l'Oyapock, Guyane, 2015. <br />
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Tapouille brésilienne. Le fleuve est un bassin de vie pour ses riverains qui admettent difficilement les réalités de la frontière.
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  • Barrage de Petit-Saut, Guyane, 2015.
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