Saint-Elie, Guyane, 2015.
Saint-Elie est un des plus anciens villages de l’intérieur guyanais, créé par l’orpaillage au XIXe siècle. Pratiquement déserté et très fortement enclavé, Saint-Élie a connu sa période de gloire avec la saga de l’orpaillage illégale au début des années 2000. Plusieurs centaines de clandestins Brésiliens s’y installent. Le bourg devient hors de contrôle. En 2008, l’opération Harpie menée par les Forces Armées en Guyane oblige les clandestins à quitter les lieux et 22 commerçants de Saint-Élie sont appelés à comparaître pour complicité d’orpaillage illégal. Saint-Élie devient un village fantôme avec ses 38 électeurs inscrits mais installés pour la large majorité sur le littoral guyanais. De fait une dizaine de personnes vivent aujourd’hui sur place : cinq gendarmes mobiles qui se relaient toutes les deux semaines et veillent à ce qu'aucun clandestin ne s'installe, au moins deux agents municipaux permanents, un brésilien et un unique commerçant qui attend le retour des clandestins. Si le territoire de la commune s'étend sur 5680 km2, le bourg de Saint-Elie bâti à flanc de colline et assoupi sur un gisement d'or n’est plus propriétaire de l’intégralité de son foncier. Le village est maintenant cerné par des opérateurs miniers légaux.
L’actuelle équipe à la tête de la mairie s’attache à entretenir au mieux les espaces municipaux pour que le village continue d’exister. Une société privée détache sur place une équipe d’agents de nettoyage qui, comme les gendarmes, se relaient toutes les deux semaines pour tondre les pelouses de la bourgade oubliée.
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