Camopi, Guyane, 2015.
La récente sédentarisation des populations autochtones de l'Oyapock et la dépendance induite par l'attribution de minima sociaux à titre individuel conduit à la faillite de l’organisation communautaire traditionnelle. La domination économique, sociale, culturelle et politique qu’elles subissent de la part de l’État semble aujourd’hui les laisser sans pouvoir de décision sur leur propre destin.
Les plus jeunes, acculturés par un système scolaire peu respectueux de leur culture, apprennent dans la langue de la République l’histoire de France et les mathématiques. Du moins les bases, le collège n’a été ouvert à Camopi qu’en 2008, jusqu’alors les enfants étaient scolarisés à Saint-Georges et hébergés dans un home indien, un pensionnat catholique. La fréquentation du lycée oblige de se rendre sur le littoral. Éloignés de leurs familles et de leurs villages, fragilisés par l’isolement et des problèmes identitaires, ce passage se traduit surtout par un taux d’échec scolaire important, des conduites addictives chez les garçons et des grossesses précoces chez les filles. Sans réelle qualification et sans perspective, ils restent généralement à mi-chemin entre deux mondes, abandonnés au mirage des biens de consommation auxquels ils n’ont pas accès.
À Camopi le taux de suicide des jeunes de moins de 25 ans, il s'agit ici souvent de préadolescents, atteignent des niveaux préoccupants. Une étude de la coordination des Centres de Santé affirme qu'en 2014 la commune est la plus touchée par les tentatives de suicide en Guyane et comptabilise à elle seule 26% des cas recensés dans le département.
Une famille de Camopi reçoit un neveu brésilien pour les vacances.
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