Camopi, février 2015.
Les chefs coutumiers Teko et Wayãmpi de Camopi attendent la visite de madame la Ministre des Outre-mer.
A la fin des années 20, la France cherche à créer une alternative à l’essoufflement de la production aurifère en développant l’intérieur guyanais. La loi coloniale de 1930 institue une nouvelle entité administrative, le « Territoire de l’Inini », avec le statut de « nation indépendante sous protectorat ». En 1946, la Guyane devient un département et son dernier gouverneur devenu Préfet décide d'implanter un poste administratif à Camopi sur l’Oyapock dans l'Est guyanais et un autre à Maripasoula, sur le Maroni dans l'Ouest. Dans les années 60, les populations Amérindiennes du haut-Oyapock sont incitées à se regrouper en gros villages pour faciliter les contacts avec l'administration. Les chefs reçoivent le titre de capitaine, ils sont intronisés officiellement lors de voyages à Cayenne. Camopi devient un bourg administratif artificiel, là ou une mission jésuite concentrait déjà les communautés amérindiennes de la région au XVIIIe siècle.
En 1969, à l'occasion d'un nouveau découpage administratif, le « Territoire de l’Inini » est finalement intégré au département. Entre 1969 à 1987, se succèdent la création de la commune de Camopi, l’élection d’un maire, l’établissement chaotique d’un état civil, la participation aux élections locales, nationales et européennes, la sédentarisation de la population, l’envoi des enfants en pension au home religieux de Saint-Georges pour poursuivre leur scolarité au collège, l’octroi des Allocations Familiales et en 1987, celui du Revenu Minimum d’Insertion. Les Wayãmpi et les Teko sont devenus des citoyens français.
En 2015, le mot d'ordre officiel est de rendre les populations autochtones maîtres de leur destin, dans le strict cadre de la République. Sur place, la réalité est moins reluisante.
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